Semaine 10 - 11 année 2010 - Tête baissée
Lundi 15 mars 2010
Lundi matin, cela fait 2 mois juste que j'ai commencé ce régime. Je repense à ce premier week-end horrible ou j'ai commencé mon combat, que cela me semble lointain. J'ai du mal à réaliser tout le chemin fait. Je sais que j'ai beaucoup changé physiquement et un peu psychologiquement. Je me déteste moins, il m'arrive parfois de m'apprécier. Mon reflet dans la glace ne me dégoutes plus autant, j'arrive même à me regarder et à me détailler, finit les grosses joues et l'air jovial. Je fais maintenant 96 kilos et la perte de poids est plus lente. Dans un sens ca me rassure, la perte du début est vertigineuse voir destabilisante. Je suis à 11 kilos de mon objectif et pense aux 19 déjà envolés. C'est vrai que tout n'a pas été facile, il y a eut des doutes, des égarements, mais dans l'ensemble je suis satisfais du travail accompli.
Je n'ai pas peur de craquer pendant le régime, je suis dans une dynamique positive ou de toute facon je ne fais qu'avancer vers mon but. Mais après ? Que se passera t'il quand je verrais s'afficher les 85 kilos de mon objectif... Est-ce que je vais lentement craquer pendant la phase de consolidation en me disant qu'un dérapage ne se ressentira pas. A mon goût tout est trop beau pour que ca dure véritablement.
Et puis je me suis fixé 85 kilos en esperant perdre ces bourelets de chaires au niveau du ventre, ne plus avoir ces horrible poignées d'amours, je le fais pour ne plus me sentir comme un cube. Mais si arrivé à 85 kilos j'ai encore tout cela... Est ce que je vais avoir le courage de continuer ? Au final, même si par moment je me laisse emporté par l'enthousiasme des changements, de mauvaises pensées me rappelent à l'ordre. Doutes et interrogations l'emportent sur le travail et sapent le moral.
Et si tout ce que je faisais ne servait à rien ?
On est usé tout les deux, on avance machinalement car on deteste la défaite mais je sais que Sorg commence à se poser des questions. Au début je tentais d'y répondre et de le rassurer, mais petit à petit ses doutes m'ont gagné. Pour quelles raisons je fais cela déjà ? ha oui pour m'accepter. Mais voila, je repense à une phrase juste lancée par une amie un jour. 'Il faut s'aimer pour être aimé'. Me voila en plein dans mon paradoxe, je me déteste car personne ne m'aime et personne ne m'aime car je me déteste... Je suis au centre d'un cercle vicieux. Je pensais que faire ce régime m'aiderai à m'accepter et à me faire devenir moins dur envers moi-même, mais ca ne semble pas être le cas. Je me sens pathétique et ridicule d'espérer un changement. En ce moment je suis sans motivation, je me laisse porter par l'impulsion de départ et les automatismes.
Et si tout ce que je faisais ne servait à rien ?
Et si on se prenait une bouteille pour oublier tout cela ?
Je me rappel pourquoi je buvais. Je voulais oublier. Oublier ces mauvaises périodes de ma vie, oublier ces regards dédaigneux, oublier la solitude. On se ment sans arrêt, on est triste d'être seul mais on l'est car on est persuadé de ne pas être assez bien pour les autres. Malgré ce régime j'ai peur d'en être toujours persuadé.
Oui, moi aussi...