Janvier-Octobre 2011 - Le commencement de la fin.

Publié le par Sorg le Gros

L'année 2010 fut une période merveilleuse, très éprouvante moralement, dur physiquement mais pour un résultat qui compensait très largement les épreuves traversées. La dernière chose dont je me souviens est d'avoir été écarté par mes deux compères, assomé et jetté dans un trou. Je faisais 76 kilos, j'étais "beau comme un dieu" dixit un collègue homosexuel auquel je ne tournais jamais le dos. Dans les transports en commun, il ne se passait pas une journée sans un regard féminin aguicheur auquel je ne répondais jamais. J'étais entrain de devenir ce que je m'étais fixé, avec un seul problème : une timidité maladive et un mesestime de soi injustifiée. Je me disais que laisser la main à mes deux autres facettes, plus spontanées et moins réfléchie allais m'aider à me dépasser. Dans un sens cela a été le cas mais pas pour longtemps. Fin 2010  on a rencontré "Mon Coeur", une charmante femme de 9 ans mon aîné. Comme toutes les histoires d'amour, elles sont magnifiques au début. Surtout que dans mon cas c'était l'aboutissement d'un très long travail commencé plusieurs années auparavant.
Le premier mois a été beau mais tout s'est déréglé lentement. Une première par leur faute (Sorg et Eniah). Une seconde fois lors d'un voyage dans le sud de la France, et enfin lors du reveillon du nouvel an, qui restera pour moi le moment le plus éprouvant car complètement incompréhensible. Je me souviens de Sorg désemparé devant cette situation que ni lui, ni elle ne comprenait. A partir de ce moment tout s'est déréglé aussi bien sentimentalement que physiquement. Petit à petit je sentais que les choses changeaient, jusqu'en Mai où l'on s'est séparé. C'est là que Sorg est revenu, plus puissant que jamais. Quel meilleur moyen de noyer son chagrin dans l'alcool et la nourriture ? Au début ce n'était que le w-e, pour palier le vide laissé. Je regrossissais un peu mais je pouvais toujours mettre certains vêtements "de maigre".
Durant le début de l'été, ca été au tour d'Eniah, qui s'accablait de ce qui s'était passé, d'avoir été aussi dur par moment, d'avoir été aussi idiot. Résultat quelques soirs de la semaine ils ont fait des crochets par le kebab.

- A emporté, un kebab complet, sauce harissa pour le sandwitch et blanche harissa pour les frites.
- Bha non... prends en deux...
- Heu au final ce sera 2 kebabs à emporter. Sorg, y a de la vodka à la maison ?
- Oui, y a ce qu'il faut, y a de la Monster, du Red Bull, Smirnoff et Poliakov.
- Yes ! On va se mettre une mine ce soir !

L'été s'est déroulé comme cela jusqu'a ce que j'émerge de cette létargie. Mi-aout on rencontre une nouvelle femme, mais là... il n'est pas question d'histoire d'amour. 21 ans mon ainée, j'en ai 29 et elle 50...

 

- Mais pourquoi les femmes plus agées m'attirent à ce point ?

 

On a passé une nuit ensemble, et elle n'a jamais voulu me revoir. Ca été un coup très rude pour le moral, car elle n'a jamais voulu me donner d'explication.
Sorg pleurait qu'on était des amants minables.
Eniah hurlait que c'était une pouffe.
Et moi, je me suis rendormi pour fuir la réalité.

On est courant octobre et je fais 98 kilos, j'ai retrouvé mon visage rond, mes doigts boudinés, mon souffle court, mes vêtements noirs et ma tête basse, comme un signe de soumission à ce monde que je déteste. Le pire c'est que je n'ai pas le courage de remaigrir, je n'ai plus la volonté de me combattre. Je me dis que cette situation est peut-être celle qui me convient le mieux. Celle d'un gros porc qui rêvait de devenir un papillon, mais qui ne fait que rêver pour fuir sa réalité.

Je n'ai plus confiance en moi, je ne sais plus pourquoi je voulais tant maigrir. Le résultat final de tant de mois de combat se réduit à néant au fure et à mesure des soirs qui défilent. Je me sens impuissant devant l'idée de me remplir l'estomac avec tout un tas de cochonneries, de faire couler un flot d'alcool pour oublier la déchéance annoncée.

Publié dans Journal du Gros

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